L’Expédition française en Irlande de 1798
Le 6 Août 1798 (19 Thermidor An VI), l’ Armée d’Irlande du Général Humbert quitte La Rochelle à bord de trois frégates…
Le 19 Juillet 1798, le Directoire autorise l’envoi de trois expéditions en Irlande et confie le commandement de la première au Général Humbert. Après avoir reçu ses ordres du Directoire, Humbert se rend à Rochefort puis à La Rochelle.
C’est à La Rochelle qu’il doit trouver les troupes désignées pour l’embarquement.
Ses troupes passées en revue et son état-major désigné, il organise l’embarquement qui se fera en rade de La Rochelle et fait venir, en conséquence, de celle de l’île d’Aix, les trois frégates (La Concorde, La Franchise et La Médée) destinées à l’expédition.
Le 5 Août, les troupes sont réunies sur les quais et embarquées sur les bâteaux destinés à les transporter en rade sous les acclamations des citoyens de la Rochelle et les cris de « Vive la République ! ».
Le 6 Août 1798, les 1025 hommes de l’Armée d’Irlande du Général Humbert mettent à la voile et quittent la rade de La Rochelle emportant avec eux 3 pièces de canon de 4, 3000 fusils, 400 pistolets, 400 sabres, poudre, cartouches et 1000 habits nationaux.
Il y avait, en plus des 1025 français, un certain nombre d’Irlandais sous les ordres d’Humbert dont Bartholomew Teeling (Irlandais Unis) et Fr. Henry O’Kane (interprète et aide de camp d’Humbert).
Quatre frégates ennemies qui croisaient devant la Rochelle furent évitées grâce à l’habileté du commandant de la flotille, Savary, un des charentais de l’expédition.
Pendant 16 jours ils naviguent empruntant une route sinueuse afin d’éviter d’être repérés par la British Navy.
La mission de cette petite force armée est de fournir un soutien militaire aux insurgés irlandais de la « Rébellion de 1798 » (connue également en Irlande sous le nom d’ « Année des Français »).
La flotte devait initialement débarquer dans le Conté du Donegal, mais en raison d’orages et certainement influencée par Fr. O’Kane, natif du Conté Mayo, la flotte navigue jusqu’à Killala Bay.
Le 22 Août 1798, les trois frégates mouillent à Kilcummin arborant pavillon anglais
Edwin et Arthur Stock, fils de l’évêque protestant de Killala, qui avaient pris la mer pour venir à leur rencontre et les saluer, sont capturés, les couleurs françaises sont alors hissées.
Parmi les premiers à débarquer, l’Adjudant-général Sarrazin prenant position sur les hauteurs de Kilcumminn et Fr. O Kane qui s’adresse aux locaux en gaélique, la langue majoritairement utilisée à cette époque en Irlande.
La nouvelle se répand vite parmi les irlandais qui viennent au devant des français pour les accueillir.
Le débarquement, commencé vers 15 heures, se déroule sans aucun obstacle, avec une grande discipline, et se termine vers 19 heures.
Dans la relative quiétude du nord-ouest de l’Irlande, l’arrivée des troupes françaises raisonne comme un coup de tonnerre parmi la population.
Le jeune Général Jean-Joseph-Amable Humbert (il débarque le jour de son 31e anniversaire), est né le 22 Août à Saint-Nabord dans les Vosges.
Il est un pur produit de la Révolution.
Issu d’une famille paysanne, il est d’abord castreur de porcs, marchand de peaux de lapins puis colporteur maquignon.
Engagé en 1792 dans le 13e bataillon des Vosges, sa fougue et son ascendant lui valent une promotion fulgurante. Il sert à Mayence, sous Kléber, puis en Vendée, comme Général de Brigade, sous les ordres de Hoche.
Humbert a une parfaite connaissance des forces auxquelles il va s’opposer et aux chances dont il disposerait dans une confrontation conventionnelle. Il a aussi pleinement conscience des effets bénéfiques de l’effet de surprise conjugué à une grande rapidité d’exécution.
Il est convaincu de l’importance de victoires rapides pour doper le moral des insurgés irlandais et faire douter les troupes adverses.
La première confrontation militaire a lieu dès l’après-midi du 22 Août. L’Adjudant-Général Jean Sarrazin et Humbert se portent vers Killala à la tête d’une colonne.
Les grenadiers attaquèrent ce poste avec impétuosité, et sans daigner répondre à la fusillade de l’ennemi, ils coururent sur lui à la baïonnette!
Des 200 hommes de la garnison qui défendaient Killala (17th Foot Leicester Regiment et Yeomanry), environ 20 se sauvèrent à la faveur des marais, les autres furent pris ou tués.
Dès que les paysans furent instruits du débarquement des français, ils se rendirent en foule à Killala.
Ils accueillirent les français à bras ouverts et les expressions ne manquaient pas pour exprimer leur reconnaissance.
Le quartier-général d’Humbert fût établi dans le palais de l’évêque Stock.
Un soldat français grimpa alors sur le toît du palais pour remplacer le drapeau anglais par un drapeau vert sur lequel était brodé, en lettres dorées, ‘Erin Go Bragh’ (Ireland forever – l’Irlande pour toujours).
Liberté, Égalité, Fraternité, Union !
Après quelques efforts infructueux, voici que les Français sont parmi vous…
Braves Irlandais, notre cause est commune. Comme vous, nous détestons un gouvernement cupide, sanguinaire et oppresseur.
Comme vous, nous regardons comme imprescriptible le droit des nations à la liberté. Comme vous nous sommes persuadés que la paix du monde sera toujours troublée tant qu’il subsistera un ministère anglais pour trafiquer avec impunité de l’industrie, du travail et du sang du peuple̷L’intérêt si cordial que vous portez à notre Révolution ne vous a-t-il pas été imputé comme un crime ?…
Union, Liberté, République irlandaise ! Tel est notre cri, et marchons. Nos coeurs vous sont dévoués, notre gloire est dans votre bonheur.
NDLR : Our hearts are devoted to you; our glory is in your happiness
, cette dernière phrase de la proclamation d’Humbert est devenue la devise du General Humbert’s pub !
Le 6 Fructidor (23 Août), l’Adjudant-Général Sarrazin reçut l’ordre d’aller reconnaître Ballina distante de 2 lieues du quartier-général.
Arrivé à portée de canon de la ville, Sarrazin eût avis qu’elle était défendue par 600 hommes d’infanterie, 200 cavaliers et 2 pièces de canons.
Sarrazin n’ayant avec lui que 250 hommes, il crût prudent de ne pas risquer une attaque à ce moment.
Il ordonna une contre-marche sur Killala.
Le soir même, 500 soldats français sous les ordres de Sarrazin et de l’Adjudant-Général Fontaine, se remirent en route et reprirent la route de Ballina.
À quatre heures du matin, Sarrazin et sa division étaient à une portée de canon de Ballina.
Sarrazin était chargé d’attaquer la ville par la grande route de Killala. Fontaine eut l’ordre d’aller s’emparer de la route de Foxford.
La position de Ballina n’était pas avantageuse pour la défensive, aussi les Anglais se dépêchèrent-ils de l’évacuer lorsqu’ils découvrirent l’approche française au petit jour.
Les Français entrèrent dans Ballina sans aucun obstacle. Les Anglais s’étaient repliés sur Foxford où ils attendraient l’avance française sur Castlebar.
Après quelques heures de repos à Ballina, la troupe française revint à Killala.
Le 25 Août, à 5 heures de l’après-midi, l’armée d’Humbert, forte de 800 Français et 600 Irlandais, quitta Killala pour aller attaquer Castlebar.
Le Général anglais Hutchinson, commandant le conté de Mayo, s’attendait à ce qu’après la prise de Ballina, Humbert continue vers le sud à l’Est du lac Lough Conn, le long de la seule route praticable vers Castlebar (centre économique et stratégique de la région).
Au croisement de cette route et de la rivière Moy à Foxford, Hutchinson plaça alors une importante force d’interception avec de l’artillerie.
Dès lors, Humbert interrogeant les locaux, apprit qu’il existait une route alternative pour se rendre à Castelbar. Il s’agissait d’un chemin difficilement praticable passant à l’Ouest du lac Lough Conn, à travers le Windy Gap Pass, repiquant ensuite vers le sud en direction de Castelbar. Humbert se décida alors à emprunter cette route pour éviter les Anglais.
Afin de donner le change aux Anglais, la troupe franco-irlandaise emprunta donc le soir du 26 Août la route menant à Foxford, chantant et faisant grand bruit, avant de bifurquer en silence dans la nuit noire vers l’Ouest du Lough Conn.
À minuit, l’Armée d’Humbert avait atteint Lahardane.
Le prêtre local, Father Andrew Conroy, parlait un français courant depuis son séminaire de Nantes.
Il donna de précieux renseignements aux officiers français sur la direction à suivre et s’assura que la population procure assistance et nourriture aux troupes. A l’issue de cette campagne française, Father Conroy sera arrêté, jugé, et exécuté par les Anglais.
Après une marche de nuit forcée de 40 km (25 miles), c’est le 27 Août à 6 heures du matin que les 800 Français et 600 Irlandais de l’armée d’Humbert arrivèrent en vue de Castelbar, place bien située et ayant tout autour des hauteurs propres à sa défense.
Les Français n’avaient en soutien qu’une pièce de 4 d’artillerie légère.
(NDLR : un canon identique est visible au pub).
Le Général Lake disposait lui de 6000 hommes et 16 pièces de canons de différents calibres. Un détachement anglais prit position à Sion Hill au sortir de la ville.
Les soldats de l’Adjudant-Général Sarrazin les attaquèrent et ils se replièrent sur leur Armée. C’est en les poursuivant qu’ils découvrirent l’Armée du Général Lake retranchée et embusquée. La droite de l’ennemi était appuyée à un lac et sa gauche était protégée par des marais impraticables.
Dans cette position, l’ennemi semblait braver les Français en les attendant. Le Général Humbert, sûr de l’intrépidité de ses troupes, se résolut à attaquer le Général Lake.
L’Armée se mit en bataille. Sarrazin, qui commandait l’aile droite, avec 450 hommes, engagea le combat en ordonnant au chef de bataillon Hardouin d’avancer avec trois compagnies et d’attaquer la gauche de l’ennemi. Le succès couronna ces deux attaques et les Anglais abandonnèrent les premières positions.
Sarrazin, à la tête de trois compagnie de grenadiers marcha en avant sur la grande route, par section et en colonnes sérrées.
Arrivés à portée des premiers postes ennemis, ils essuient une mousqueterie et une cannonade vigoureuse qui, heureusement mal dirigées, ne blessèrent personne.
Les grenadiers se mettent alors en bataille le long d’un fossé tandis que le reste de l’Armée se dirige vers la droite.
Le feu de l’ennemi devenant plus vif, quelques grenadiers baissent la tête pour saluer le boulet qui les dépasse.
Sarrazin s’en aperçoit et leur dit en souriant : « Eh quoi ! vous avez peur ? Un boulet vous fait baisser la tête ? »
Il ne fallut que ce peu de mots pour ranimer leur courage. Suivant Humbert et Sarrazin, ils se précipitent dans les retranchements de l’ennemi, tuant tous ceux qui osent leur résister, s’emparant d’abord des hauteurs et ensuite de la ville et de toute l’artillerie ennemie, à l’exception de deux pièces.
Les Anglais, en déroute, sont poursuivis par Humbert et Sarrazin la baïonnette aux reins pendant plus d’une lieue et demie.
Le résultat de cette fameuse journée du 27 Août fut la prise de Castlebar.
En déroute, les Anglais abandonnèrent 14 canons et leurs caissons, plusieurs bagages dont ceux du Général Lake, une grande quantité de fusils, un drapeau et 574 prisonniers dont 31 officiers de divers grades.
Les Anglais en fuite ne s’arrêtèrent qu’à Tuam à 54 km (34 miles) vers le sud-est; certains ne stoppant leur course folle qu’arrivés à Athlone, à plus de 68 km (42 miles) de Castlebar !
Cette victoire et la fuite des troupes anglaises sont depuis connues par tous en Irlande sous le nom ironique de « Courses de Castlebar », « The Castlebar Races ».
Cette défaite du Général Lake après seulement 4 heures de combat a été décrite par Thomas Pakenham, l’auteur de The Year of Liberty, comme une des plus honteuses défaites de l’histoire militaire Britannique.
Suite à cette brillante victoire, Humbert passa les jours suivant à Castlebar à reposer ses troupes et réorganiser son Armée.
Plusieurs centaines d’insurgés irlandais furent armés y compris 250 déserteurs des milices de Longford et de Kilkenny.
L’éphémère « République de Connaught » est proclamée et un Gouvernement révolutionnaire est mis en place.
Armée d’Irlande – Liberté, Égalité
Quartier Général à Castlebar, 14th Fructidor, An XI de la République Française, Une et Indivisible.
Le Général Humbert, commandant en chef de l’Armée d’Irlande, désirant organiser dans le plus bref délai un pouvoir administratif pour la province du Connaught, arrête ce que suit :
1. Le gouvernement de la province de Connaught résidera à Castelbar jusqu’à nouvel ordre.
2. Ce gouvernement se composera de douze membres qui seront agréés par le général en chef de l’armée française.
3. Le citoyen JOHN MOORE est nommé président du gouvernement de la province de Connaught. Il est spécialement chargé de la nomination et de la réunion des membres dudit gouvernement.
4. Le gouvernement s’occupera sur-le-champ d’organiser la milice de la province de Connaught et d’assurer les subsistances des armées françaises et irlandaises.
5. Il sera organisé huits régiments d’infanterie, chacun de mille deux cents hommes, et quatre régiments de cavalerie, chacun de six cents hommes.
6. Le gouvernement déclarera rebelles et traîtres à la patrie tous ceux qui, ayant reçu des habits ou des armes, ne rejoindraient pas l’armée dans les vingt-quatre heures.
7. Tout individu depuis seize ans jusqu’à quarante est requis, au nom de la République irlandaise, de se rendre de suite au camp français pour marcher en masse contre l’ennemi commun.
Il était évident qu’après le fiasco de Castlebar, les forces de la Couronne allait mobiliser toutes les ressources possibles pour mettre un terme à la campagne d’Humbert.
Lord Cornwallis (le même que celui qui s’était rendu à Washington lors de la bataille de Yorktown), devenu à ce moment Vice-Roi d’Irlande et Commandant-en-Chef des troupes anglaises, quitta Dublin pour le Nord-Ouest afin de lui-même prendre en charge les opérations.
Le 2 Septembre, Cornwallis avait réuni 7800 hommes, dont deux régiments d’élite écossais (les Sutherland et Rehy Fencibles) concentrés à Tuam et organisés en quatre brigades commandées par les généraux Hunter, Campbell, Hutchinson, et Moore, ainsi que 2 800 hommes établis à Boyle.
Humbert se rend à l’évidence : l’impitoyable répression anglaise a fait le vide devant lui; les rebelles encore en état de prendre les armes hésitent à se compromettre aux côtés d’alliés si peu nombreux. Tout ce que l’Irlande compte de soldats aguerris, sans compter les renforts acheminés d’Angleterre, fait mouvement vers le Mayo pour lui couper la route, l’encercler et l’anéantir. Il ne peut s’attarder davantage.
Le 4 Septembre, il fait mouvement vers Sligo afin de faire la jonction avec les Irlandais Unis d’Ulster qui tiennent encore la campagne.
Le 5 à Collooney, il taille en pièces le détachement du Colonel Vereker qui avait dégarni la garnison de Sligo pour se porter à sa rencontre.
Le Général Lake reçoit de Lord Cornwallis l’ordre de serrer la colonne Humbert au plus près.
Le colonel Crawford est chargé de harceler son arrière-garde. Au Général Nugent revient le soin de lui barrer la route de l’Ulster. Cornwallis progresse en couvrant la route de Dublin.
Se doutant que l’ennemi ne le laissera pas atteindre l’Ulster et fera tout pour le réduire à l’Ouest du Shannon, Humbert modifie son plan initial.
Parvenu à Manorhamilton, il bifurque à droite, suit la route qui longe le lac Allen et passe le Shannon à Ballintra. Son intention est de rallier les insurgés de Granard pour marcher ensuite sur Dublin.
Mais les Anglais le talonnent de si près qu’il doit précipiter ses canons par dessus le pont de Ballintra que son arrière-garde n’a pas le temps de détruire.
Dans la nuit du 7 Septembre, Humbert fait une halte de quelques heures à Cloone.
Épuisés par cette fuite en avant, officiers et soldats dorment littéralement debout. Leur rébellion ayant fait long feu, une poignée d’insurgés de Granard vient grossir les rangs des volontaires irlandais d’Humbert.
Il faut repartir au plus vite car la pression ennemie s’accentue. Cornwallis a décidé que le moment était venu d’en finir.
Le 8 Septembre 1798, près du petit village de Ballinamuck, Conté Longford, l’étau se resserre sur Humbert qui aligne ses 859 hommes en ordre de bataille.
L’issue n’offre que peu de doutes.
Derrière Humbert Cornwallis ferme la route vers Dublin. En face se trouvent les 5000 hommes du Général Lake.
À huit heures, les dragons du Colonel Crawford attaquent l’arrière-garde française que commande Sarrazin.
Une heure plus tard, à Ballinamuck, Humbert, submergé par les troupes anglaises dévalant les collines des trois côtés livre un baroud d’honneur avant de se rendre au Général Lake.
Plusieurs témoignages rapportent que mis en présence d’Humbert, le Général Lake ne chercha pas à dissimuler son étonnement :
Lake : Où est votre armée ?
Humbert : La voici toute entière
(désignant ses soldats).
Lake : Et que comptiez-vous faire ?
Humbert : Aller à Dublin briser les fers d’une nation qui souffre sous votre joug
Lake : Voilà bien une idée qui ne pouvait sortir que d’une cervelle française !
Humbert et les prisonniers français furent conduits à Dublin et traités avec toute la considération due à des prisonniers de guerre après une défaite honorable.
Il n’en fut pas de même pour les Irlandais. Nombre d’entre eux furent massacrés sur place ou pendus comme traîtres. Ce fut en particulier le cas des officiers, même de ceux qui portaient l’uniforme français.
Tel fut le sort réservé à Bartholomew Teeling, Matthew Tone et Gunner James Magee.
Après avoir obtenu les plus grands succès et fait triompher les armes de la République française pendant mon séjour en Irlande, j’ai enfin succombé sous une force majeure de trente mille hommes de troupes, commandées par le Lord Cornwallis.
Une courte mais épuisante campagne
Des historiens anglais ont souvent traité avec ridicule l’expédition du Général Humbert en Irlande, mais comme le disait Plowden, correspondant militaire du London Times :
Ce sera toujours un souvenir humiliant pour l’éclat et la puissance des armes anglaises qu’au cours de ces opérations, décrites par Lord Cornwallis au Duc de Portland comme ‘une courte mais épuisante campagne’, un petit détachement de 1100 fantassins français ait pu, après 16 jours de navigation, sans être repérés par la British Navy ;
– battre et repousser les troupes anglaises en quatre occasions,
– mettre en fuite une troupe d’élite de plus de six mille hommes,
– mais encore se pourvoir d’artillerie et de munitions chez nous,
– prendre plusieurs de nos villes,
– et tenir victorieusement pendant 17 jours dans un pays armé dans lequel il y avait plus de 150 000 hommes de troupes, pénétrant ainsi presque au centre de l’île, et poussant le Lord Lieutenant à demander à Londres ‘un renfort aussi important que possible.
C’était un hommage mérité rendu au Général Humbert et ses troupes.
Et laissons au Commander E. H. Stuart Jones de la Royal Navy le soin de conclure : ce qu’a fait Humbert avec des forces minuscules dans un pays où cent mille hommes étaient disponibles contre lui est simplement stupéfiant et ne semble pas avoir reçu de la part de l’histoire l’appréciation flatteuse qui s’imposait
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