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4- Héritage

L’héritage – Bicentenaire 1798-1998

Portrait de Bertie Ahern, Premier Ministre
Bertie Ahern,
Premier Ministre

Discours de An Taoiseach Bertie Ahern T.D., Premier Ministre de la Rép. d’Irlande au Dîner Humbert du Bicentennaire Université d’été Humbert,
Hotel Downhill, Ballina
Vendredi 21 Août 1998 à 20 heures.
Mr le Président, Mesdames et Messieurs les Ministres, Excellences, chers invités, Mesdames et Messieurs.
C’est un immense plaisir et honneur pour moi d’être ici à Ballina ce soir, même si votre Université d’été se réunit avec en toile de fond les effroyables atrocités perpétrées à Omagh samedi dernier.
Ce soir, je vous propose, en premier lieu, d’aborder brièvement les questions soulevées par Omagh avant de poursuivre par l’allocution que j’avais préparé pour cette soirée, qui, je crois et je l’espère, demeure d’actualité dans cette période post-Omagh.

Portrait de Bertie Ahern

Cette dernière semaine fut particulièrement difficile, dangereuse et tragique. Nous avons été de tout coeur, ces derniers jours, avec les familles accablées de douleur qui entèrrent leurs bien-aimés, ceux qui sont blessés ou estropiés à vie, leurs familles, les amis et communautés de ceux qui ont été touchés par cet acte odieux.
Demain, en compagnie de la Présidente McAleese, je serai à Omagh pour assister au service qui s’y tiendra, dans le cadre des réunions de réflexion et de recueillement qui sont organisées partout dans le pays à la demande des dirigeants de l’Eglise, et auxquels notre Gouvernment a fortement incité nos concitoyens à participer.
Il est important, et comme nous le savons tous par expérience personnelle, il est toujours un grand secours aux endeuillés, de montrer que toute la nation, partage leur peine et pleure avec eux les victimes d’Omagh.
Mais en tant que Gouvernement démocratique responsable, mes collègues et moi-même devons répondre au challenge que représente, sur le plan politique et en matière de sécurité l’outrage d’Omagh.
C’est ce que nous avons fait sans hésiter.
Il y a dans ce pays un Gouvernment de la République dûment élu par les citoyens.
De plus, nous avons maintenant un système démocratique en Irlande du Nord qui a reçu l’adhésion du peuple, y compris de l’écrasante majorité de tradition nationaliste et républicaine, du Sud comme du Nord.
Les controverses sur la légitimité, qui ont donné lieu à tant de conflits depuis 1921, sont terminées.

Monument du bicentenaire
Monument du bicentennaire

Le Républicanisme à l’origine était une philosophie démocratique.
C’est ainsi qu’il fût interprété par Pearse ainsi que la plupart de ceux qui se sont battus pour notre indépendance. Plus jamais nous ne devons autoriser qu’un conflit ou un quelconque fossé ne se creuse entre Républicanisme et Démocratie.
En ce qui concerne notre État et l’entière tradition nationaliste, ils sont et doivent rester un et indivisible.
Notre Gouvernment a été particulièrement déterminé cette semaine à défendre la Démocratie.
Les décisions annoncées Mercredi dernier en matière de sécurité et de mesures législatives ne peuvent laisser aucun doute sur notre détermination à éradiquer la violence et arrêter ceux qui en sont responsables.
Nous n’hésiterons pas à user de la totalité des pouvoirs dont nous sommes investis pour défendre la paix et la démocratie sur cette île contre quiconque persisterait à défier la volonté du peuple irlandais.
Je vous remercie pour cette opportunité qui m’est donnée de formuler ces quelques remarques lors de cette Université d’ Ete Humbert du Bicentennaire; nous savons tout ce que l’Association Humbert a mis en oeuvre, ces dernières années, pour promouvoir auprès du grand public un discours et une réflexion de haute qualité sur nos institutions politiques.
Je pense que ce mouvement de l’Université d’Eté, par son rayonnement à travers tout le pays, et ses liens forts avec les politiques, universitaires et le peuple tout entier constitue une contribution irlandaise de tout premier ordre, de grande valeur et réellement républicaine, à l’établissement de la Démocratie.
Le Républicanisme est en fait votre thème cette année; un thème si cher à mon coeur.
C’est également particulièrement approprié du fait des liens particulièrement étroits qui existaient entre les Républicanismes français et irlandais à la fin du 18ème siècle et que c’est dans le cadre de cette poursuite de l’idéal républicain que l’expédition d’Humbert fut envoyée dans l’Ouest de l’Irlande il y a 200 ans maintenant.
Le Républicanisme, dans son sens le meilleur, le plus humain, incluant, son caractère non sectaire, est l’héritage vivant que nous ont transmis les United Irishmen (Irlandais Unis).

Médaille des United Irishmen

Les United Irishmen, ce mouvement fut fondé dans les années 1790s, alors que se présentait l’opportunité de transcender le sectarisme séculaire, et les divisions éthniques et politiques de l’île.
Le mouvement des Irlandais Unis visait à abolir un système politique trouvant ses racines dans des privilèges sectaires pour les remplacer par un système basé sur les principes républicains d’égalité, justice et démocratie représentative.
Ils ont cependant dû faire face de toutes parts à une farouche opposition. Cette opposition et une certaine malchance ont eu raison d’eux.
L’obstruction faîte à ce projet de créer un Gouvernement de modèle républicain, sur des bases pluralistes, a mené à la division du monde politique irlandais en deux fragments, nationalisme et unionisme, qui dominent encore notre paysage politique aujourd’hui.
Comme les United Irishmen, nous avons pour tâche de mettre en place une structure politique acceptée par tous, capable de représenter tous les irlandais dans les complexités dont ils ont hérité.
Fort heureusement, nous avons fait une avancée majeure sur ce chemin grâce au Good Friday Agreement.
Le vote par référendum, par lequel les citoyens du Sud comme du Nord ont approuvé en masse cet accord, tombe particulièrement à propos quelques 200 ans après qu’ait éclaté la rébellion de 1798.
Les idées des United Irishmen’s ne sont pas mortes en même temps que la rébellion de 1798. Elles demeurent valides et pleines de force.
Parce qu’ils ont fait face à des problèmes, tels que le sectarisme, qui défigurent encore l’Irlande d’aujourd’hui, les United Irishmen sont nos contemporains à part entière.
C’est leur héritage persistant que nous avons, en tant que Gouvernment, à mettre en avant au cours de ces commémorations du bicentennaire. Nous cherchons également à mettre en pratique leur vision politique sous une forme de gouvernement qui apporte un soutien réel à une vaste majorité de personnes en Irlande.
De toute évidence, les United Irishmen furent fortement influencés par les évènements politique en France. Ils percevaient l’évolution vers un État républicain comme la réponse parfaite à la question de : comment réformer un état sectaire comme c’était le cas en Irlande à cette époque.

Portrait de Wolfe Tone

Theobald Wolfe Tone fut le principal interprète de la révolution française auprès du peuple irlandais.
Tone était persuadé, au nom des libertaires protestants, que le despostisme à l’égard des Catholiques, était rendu obsolète par la révolution et que les catholiques irlandais feraient part de la même maturité politique que leurs homologues français.
Lorsque les Catholiques seraient acceptés en tant que citoyens, le mouvement de réforme parlementaire pourrait alors atteindre ses objectifs.
La Révolution Française, en universalisant le concept, si cher aux Protestants, de liberté, tout en voyant le jour dans un pays Catholique comme la France, faisait par là même sauter tous les verrous de l’intolérance et du sectarisme.
La promotion faîte des Droits de L’Homme constituait une nouvelle alternative à l’idée de communauté politique.
L’universalité des principes républicains de liberté, égalité et fraternité constituèrent un langage commun permettant de définir les bases d’un Etat juste.

Le projet républicain devenait une nouvelle alternative pour unir des hommes de différentes natures, créant la possibilité d’un environnement politique commun, en conformité avec des principes éthiques plutôt qu’ethniques, sur la justice plutôt que l’ « histoire » ou les « origines ».
Une fenêtre fut ouverte en Irlande sous l’influence de la Révolution française et de l’Indépendance des États-Unis.
Cette opportunité fut magnifiquement saisie par les United Irishmen.

Commémoration de l'Arbre de la Liberté (« Tree of Liberty »)

Ils créèrent une vision non-sectaire, démocratique, d’intégration politique, qui attirerait et supporterait tous les citoyens d’Irlande quelques soient leurs origines ou leur religion.
Plutôt que de voir dans la pluralité religieuse et dans la diversité politique un facteur paralysant, les United Irishmen virent le défi de construire une vision plus large, plus tolérante de l’identité irlandaise.
Plutôt que de se cramponner avec acharnement à un passé de division et diviseur, les United Irishmen visaient à créer un futur de partage, berceau de possibilités et d’opportunités.
Résolument tournés vers le futur plutôt que vers le passé, ils voulaient soigner les blessures de l’histoire irlandaise par une affection fraternelle, une communion dans la liberté.
Dans leur première Déclaration de Principes, ils se sont exprimés avec des mots qui ont résonné dans le gouffre de ces deux siècles : 
‘Nous avons plus pensé à notre postérité qu’à nos ancêtres. Devrons-nous toujours errer comme des prédateurs sur ces champs que nos ancêtres ont souillé de sang ?’
En liant la réforme parlementaire à la question catholique, les United Irishmen créèrent un moment de grand optimisme politique au début des années 1790s.
Ce moment passé, la décade se termina dans un soulèvement sanglant, au prix de 30 000 vies humaines. Que s’est-il passé qui ait fait dérailler le projet des Irlandais Unis ?
Les années 1790s constituèrent un pivot de l’histoire européenne moderne. La Grande-bretagne et la France étaient enferrées dans une bataille pour la domination internationale, dans laquelle l’Irlande fut entraînée, bon gré mal gré.
Au début des années 1790s il était devenu très clair que la Révolution française déclencherait en Europe une lutte titanique entre ‘democracie’ et ‘aristocracie’, entre Républicanisme et Monarchie, entre liberté, égalité et fraternité et l’ancien régime.
L’approche conservatrice de Burke dans ‘Reflections on the Revolution in France’ et la caustique réponse républicaine de Pearse dans, ‘The Rights of Man’ ont planté le champ de bataille de ces idées.

Alors que la France et la Grande-Bretagne avançaient de manière inexorable dans une logique conflictuelle, il devenait apparent qu’il s’agirait alors de la première guerre moderne, une nouvelle guerre de principe et d’idéologie plutôt qu’un type de guerre ancien purement tactique et dynastique.
Dans de telles circonstances, lorsque la guerre éclata de manière formelle en 1793, les United Irishmen, tolérés à contrecoeur en période de paix, furent immédiatement mis au ban en tant qu’organisation potentiellement traîtresse.
L’échec du Général Hoche et, par la suite, du Général Humbert eurent un coût important pour l’Irlande, sur laquelle l’intérêt stratégique de la Grande-bretagne prévalait. Ce coût fut l’introduction de principes sectaires au coeur même du pouvoir en Irlande, créant ainsi une déchirure du tissu social irlandais.

Portrait du Général Humbert

Je dois cependant préciser ici, au crédit de ces généraux français, qu’ils étaient humains, déterminés à éviter des bains de sang inutiles dont ils avaient connu les terribles conséquences en France.
Les populations civiles et les minorités furent protégées par Humbert.
Le challenge des Irlandais Unis fut réduit en cendres. La conséquence fut la mise sur la touche, à cette époque, de la pure, transparente idéologie républicaine, et avec elle le meilleur moyen d’achever une juste et durable solution au problème irlandais.
L’autre victime de 1798 fut la vérité de ce qui est advenu à la Rébellion.
Presque simultanément à leur déroulement, les évènements de 1798 étaient refondus en terme de mémoire.
De même que pour la politique, la mémoire se partage aussi en deux fragments.
Pour l’Unioniste, 1798 est représenté comme un bain de sang sectaire, un autre chapître du Livre des Martyrs protestants.
Pour le nationaliste Catholique, 1798 représente une dure lutte pour la Foi et la Patrie, dans laquelle les United Irishmen et les Presbytériens du Nord furent tirés d’un paysage de plus en plus dominé par le col clérical de ‘Father Murphy’.
La vérité est que des gens d’origines, de traditions, de religions différentes, ont joué un rôle primordial au sein des United Irishmen et dans la Rébellion de 1798, dans le Sud-Est, le Nord, et ici dans l’Ouest et, comme le montre de nombreux compte rendus publiés actuellement dans nos journaux, dans toutes les parties du pays.

Photographie de Bertie Ahern

Le Belfast de 1790s, l’‘Athènes du Nord’, fut le berceau de la Société des Irlandais Unis.
L’Ulster Presbytérienne a procuré plusieurs des plus talentueux leaders de ce mouvement radical émergent.
Leur générosité d’esprit, leur vision politique, leur volonté d’intégration et leur dévouement aux principes de justice demeurent, à ce jour, un honneur pour la tradition dont ils découlent, même si cette période particulière ne tient pas une place prépondérente dans leur image actuelle.
Vacillant de manière hésitante derrière la fumée obscure de ‘Twelfth’ bonfires et de la répression anti-républicaine, il y a une autre, plus généreuse histoire et philosophie du Presbytérianisme de l’Ulster.
Ils en ont conscience, et beaucoup en tirent une grande fierté, comme ils le montrent par leur grand intérêt pour les commémorations du bicentennaire à travers toute l’Irlande du Nord, mais, dans leur grande majorité, ils demeurent plutôt circonspects à ce propos.
C’est en élevant le débat politique dans ce pays, le sortant ainsi de l’ornière de la division dans lequel il se trouve confiné depuis 1798, qu’on pourra se débarasser du poids mort du passé et que l’allant politique sera restoré.
En mettant au jour le vrai sens de la rébellion, comme nous encourageons à le faire cette année, 1798 peut être comprise d’une manière plus fraîche et moderne, ouvrant de nouveaux horizons dans lesquels il sera possible de trouver une nouvelle inspiration politique.

Mémorial de Ballina
Mémorial de Ballina

Nous avons, cette année, saisi cette inspiration, l’utilisant de manière créative et innovante, afin d’apporter des solutions durables à la question irlandaise.
Le projet des Irlandais Unis d’intégration, démocratique, non-sectaire pour l’Irlande n’est toujours pas achevé, comme nous l’ont rappelé les récents évènements.
Nous avons cependant élaboré un cadre politique, s’attaquant à la fois au règlement des problèmes constitutionnels et incorporant des accords politiques justes et équilibrés couvrant les trois principaux types de liens sur ces îles, qui nous aidera à réaliser des progrès décisifs dans la réalisation de ce noble projet.
Nous devons conserver ce dynamisme, nous devons démontrer que chacun sur cette île aura à gagner de cet élan quelque soit sa catégorie sociale.
Je reste confiant qu’en agissant ainsi, nous pourrons concrétiser les hautes espérances qui virent le jour en Août et Septembre 1798.
Les clés du progrès sont dorènavant, premièrement, une fidèle mise en application de l’Agreement dans tous ses aspects et deuxièmement la construction de relations de confiance et de partenariat.
Le Gouvernment irlandais a été particulièrement actif dans ces deux domaines et nous maintiendrons une forte application à la mise en place de l’Agreement.
Nous avons fait avancer les choses cet été par les actions dépendant de notre juridiction, que ce soit vis-à-vis des amendements de la Constitution, des libérations de prisonniers, aux mesures à l’encontre des victimes, aux étapes sur lesquelles nous sommes engagés en matière de droits de l’homme, aux mesures pour accorder une plus grande reconnaissance à l’influence Britannique dans la vie irlandaise ou encore aux préparations des discussions qui doivent avoir lieu sur les intéractions et la coopération Nord-Sud, incluant la mise en place pour toute l’île des instances exécutives et de développement.
Et nous nous sommes engagés dans une intense interaction avec le Gouvernment britannique en ce qui concerne les étapes de mise en place qui sont de son ressort en Irlande du Nord.

Bertie Ahern lisant un magazine

La principale Loi britannique pour l’entrée en vigueur de l’Agreement est maintenant entre les mains de la Chambre des Députés au Parlement (House of Commons) et passera devant la Chambre des Lords (House of Lords) à l’automne avant le commencement de la prochaine session parlementaire.
Cette Loi très importante, au crédit des personnes concernées, fut préparée dans un délai très serré, et peut-être pour cette raison, ni nous ni les Nationalistes du Nord n’étions à l’origine satisfaits sur le fait qu’elle reflète de manière fidèle et parfaite l’Agreement.
Cependant, un certain nombre d’amendements ont été apportés lors de l’étude du projet devant la Chambre des Députés (House of Commons).
Au regard de ces amendements et des engagements pris par le Gouvernement britannique sur différents points, le Gouvernement irlandais et moi-même sommes pleinement convaincus que la Loi, lorqu’elle entrera en vigueur, respectera pleinement le Good Friday Agreement.
Les Gouvernements ont leur rôle à jouer. Il y a, certainement, plus encore à faire.
Mais force est de constater que le Gouvernement britannique aujourd’hui, est à bien des égards dans une position de force vis-à-vis de la Chambre des Communes (House of Commons) comparable à celle de William Pitt en 1798 qui lui a utilisé cette force dans une direction tout à fait opposée.
C’est en l’utilisant, non pas pour bloquer les réformes et changements constitutionnels, mais pour créer de Westminster, dans certains cas conjointement avec Dublin, des institutions auxquelles chacun de nous puisse s’indentifier, dans lesquelles les pouvoirs seront partagés et des actions communes prises d’un commun accord.
Mais d’autres également ont un rôle à jouer.
Ces 30 dernières années, la communauté Nationaliste et Républicaine a consacré toute son énergie à démenteler la domination à laquelle elle était soumise depuis le Traité anglo-irlandais de séparation de 1920-21.
Bâtir le cadre dans lequel les citoyens irlandais de différentes traditions pourront se rassembler, travailler ensemble, vivre ensemble, nécessite cependant une approche différente et surtout moins antagoniste.
Des habitudes de confiance et de coopération doivent être établies.
Il vaut la peine de casser les préceptes établis pour faire avancer ces idées. Nous devons envoyer le signal clair que le passé est laissé derrière nous.
Ceci s’applique à chaque camp, mais comme votre thème ici est le Républicanisme, permettez-moi de m’adresser en premier lieu aux communautés Républicaines et Nationalistes.
Avec le Good Friday Agreement nous avons, comme nous l’avons dit précédemment, une opportunité unique de concrétiser la vision des United Irishmen (Irlandais Unis), c’est-à-dire la vraie vision Républicaine qui fût le moteur de 1798.

Bertie Ahern en interview

Chacun de nous doit tendre la main vers nos voisins Unionistes, comme l’ont fait les Presbytériens de Belfast de 1790s envers leurs frères et soeurs Catholiques.
Il doit être rendu clair qu’en ce qui concerne la tradition démocratique nationaliste et républicaine, la violence est terminée et dépassée, que plus jamais ils ne participeront ou n’approuveront des actes de violence de quelque nature que ce soit.
La Paix doit être restaurée de manière définitive et consolidée afin que nos concitoyens aient foi en sa pérennité.
Plus jamais de corps gisant sur le sol. Mais, aussi difficile que ce soit pour certains au vu de leurs expériences, les Nationalistes doivent faire preuve d’une Grandeur d’Âme telle qu’on en a rarement fait preuve à leur égard.
À cet égard, j’applaudis au récent arrangement concédé à Derry lors de l’Apprentice Boys Parade.
En mettant en pratique le Good Friday Agreement, il est essentiel de ne pas introduire de nouvelles, préconditions formelles qui ne font pas partie de l’Agreement. De la même façon, tout ce qui figure dans l’Agreement doit être appliqué autant dans la Lettre que dans l’Esprit.
Les dispositions sur la désescalade des mesures de sécurité doivent être appliquées, de même que celles concernant la coopération Commission indépendante sur le Decommissioning.
Il en est de même pour celles concernant les représailles, passages à tabac et les fusillades qui se terminent parfois en tueries Ne pas cesser immédiatement tout cela serait aller à l’encontre de l’Esprit de l’Agreement.
La barbarie de ces actes est parfaitement odieuse et totalement en désaccord avec la défense des droits de l’homme poursuivie par ailleurs.
La mise en application de l’Agreement défie les pratiques et attitudes qui sont devenues profondément ancrées depuis 30 ans de violent conflit et de suspicion. Et, bien entendu, ces difficultés ne sont pas restrictives à la partie Nationaliste.
Il est exact que tous ceux d’entre-nous qui sont Nationalistes, en plus de devoir porter à bien nos propres engagements, doivent généreusement reconnaître les avancements réalisés par les dirigents de l’Unioniste Ulster pour se préparer à arriver à un accord.
Cependant, faisant face maintenant à des questions telles que la formation d’un Shadow Gouvernement, la règle doit être, à nouveau, la fidèle mise en applicaion de l’Agreement.

Le Président Jacques Chirac & le Premier Ministre Irlandais Bertie Ahern célébrant l'amitié franco-irlandaise
J.CHIRAC et B.AHERN célébrant
l’Amitié Franco-Irlandaise

Il doit y avoir, de la part de toutes les parties, un engagement dans cette voie et l’acceptation de la responsabilité d’engager un dialogue d’ouverture et d’intégration, face à face, de construire une confiance mutuelle avec force et courage et de travailler ensemble à cette réalisation.
Il est également nécessaire que la communauté Unioniste admette pleinement ce qu’implique une égalité en Irlande du Nord entre les deux traditions.
Nous avons besoin d’une action de renforcement parallèle et mutuel de nos engagements dans l’Agreement, inspirée par un esprit généreux et audacieux.
La vocation du Républicanisme est en conséquence toujours d’ouvrir la porte vers le futur plutôt que de la fermer.
C’est une démarche de progrès, n’étant pas plus prisonnière de notre histoire qu’elle ne cherche à y échapper.
Le Républicanisme a toujours pour objectif de créer une société plus humaine afin que nos enfants puissent y vivre mieux.
Ceci implique de comprendre que la tradition n’est pas une prison du passé mais plutôt une force dynamique qui se sert du passé pour modeler le futur, pour créer une nation moderne plus mature, économiquement prospère, socialement harmonieuse et culturellement créative – de liberté, égalité et fraternité.